Le réalisateur Jean-Louis Gonterre nous à fait le plaisir de venir nous présenter en avant première son film « Un village dans le vent »
L’article de Sud-Ouest
Zoom sur le bel exemple de Burdignes
En octobre à Hastingues, nous évoquions le village de Barjac et son maire entêté Édouard Chaulet, dans son combat pour les produits bio et les circuits courts. Les Alpes, encore une fois, montrent le chemin des futurs possibles avec le film de Jean-Louis Gonterre, « Un Village dans le vent », Burdignes en Haute-Loire, diffusé dimanche au cinéma La Lutz de Peyrehorade, dans le cadre des ciné-rencontres, organisés par l’établissement.
Une histoire qui vient de loin, le village de 1 000 habitants avant la Première Guerre mondiale se retrouve à 350 aujourd’hui, de 90 paysans à 24 aujourd’hui. Mais ce sont de jeunes paysans qui s’investissent dans de nouvelles pratiques culturales, parfois à la suite de leurs parents et parfois en venant créer ou reprendre une exploitation.
Depuis longtemps, s’étaient développés l’accueil à la ferme avec ses fermes-auberges, les sports d’hiver au début des années 1970, avant la transformation et la vente directe des produits de la ferme. Dans le même temps, s’installaient de nouvelles pratiques culturelles en s’impliquant dans la vie du village, participant à la troupe de théâtre car c’est important de savoir prendre la parole en public (30 participants pour une population de 350 personnes), aux festivités diverses. Et le maire peut dire que les fêtes ne sont pas déléguées à une équipe mais que tout son village met la main à la pâte et que les paysans viennent avec leurs tracteurs.
Lors du débat avec le réalisateur, les interrogations fusent et parfois s’entrechoquent. Jean-Louis Gonterre apporte son expérience, son suivi sur plusieurs années de cette aventure. Il raconte qu’il est venu à Burdignes, il y a plus de quinze ans, dans le cadre de son travail de photographe.
Il effectuait un travail de photo sur les pommes de terre et il était venu voir le travail de la terre avec un cheval. Insolite, il y a quinze ans. La pomme de terre est un des joyaux de la commune, on apprend dans le film qu’elle fut servie jusqu’à l’Élysée.
Dix maisons en construction
Certes, le village a réussi à sauver sa classe unique, mais pour combien de temps puisque les écoles rurales sont dans le viseur des réformes successives ? Pas de Poste, pas de services publics, une infirmière mais pas de médecin, un CCAS qui fait ce qu’il peut dans une commune pauvre. Et cependant, des projets qui se réalisent : un éco-hameau de dix maisons en construction, un parc éolien arraché de haute lutte aux administrations, une coopérative de transformation de viande, une Cuma pour mutualiser les coûts du matériel agricole.
Avec simplicité mais efficacité, le réalisateur montre qu’une civilisation alternative est possible aujourd’hui, ce qui est très bien dit dans une citation dès le début du film : « Un arbre qui tombe fait beaucoup de bruit, une forêt qui monte ne s’entend pas. »
À la fin de son intervention, Jean-Louis Gonterre explique que Burdignes ne mise pas sur l’accroissement démographique mais que son exemple peut se répéter à l’infini dans toutes les communes qui le décident. Un modèle pour Peyrehorade ?
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